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CONTES ARABES.

CCXXe NUIT.

Sire, quand Marzavan eut achevé son compliment en vers, qui surprit le prince Camaralzaman si agréablement, le prince prit la liberté de faire signe de la main au roi son père de vouloir bien s’ôter de sa place, et de permettre que Marzavan s’y mît.

Le roi, ravi de voir dans le prince son fils un changement qui lui donnoit bonne espérance, se leva, prit Marzavan par la main, et l’obligea de s’asseoir à la même place qu’il venoit de quitter. Il lui demanda qui il étoit, et d’où il venoit ; et après que Marzavan lui eut répondu qu’il étoit sujet du roi de la Chine, et qu’il venoit de ses états : « Dieu veuille, dit-il, que vous tiriez mon fils de sa mélancolie ; je vous en aurai une obligation infinie, et les marques de ma recon-