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CONTES ARABES.

ment de ne me rien dire qui ne soit vrai : autrement je te couperai les ailes, et te traiterai comme tu le mérites. »

Danhasch un peu rassuré par ces paroles de Maimoune : « Ma chère dame, reprit-il, je ne vous dirai rien que de très-vrai : ayez seulement la bonté de m’écouter. Le pays de la Chine d’où je viens, est un des plus grands et des plus puissans royaumes de la terre, d’où dépendent les dernières isles de cet hémisphère dont je vous ai déjà parlé. Le roi d’aujourd’hui s’appelle Gaïour, et ce roi a une fille unique, la plus belle qu’on ait jamais vue dans l’univers, depuis que le monde est monde. Ni vous, ni moi, ni les génies de votre parti ni du mien, ni tous les hommes ensemble, nous n’avons pas de termes propres, d’expressions assez vives, ou d’éloquence suffisante pour en faire un portrait qui approche de ce qu’elle est en effet. Elle a les cheveux d’un brun et d’une si grande longueur, qu’ils lui descendent beau-