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CONTES ARABES.

selnihar. « Levez-vous, madame, lui dit-il, approchez-vous. Je me sais mauvais gré à moi-même de m’être privé si long-temps du plaisir de vous voir. En achevant ces paroles, il la prit par la main ; et sans cesser de lui dire des choses obligeantes, il alla s’asseoir sur le trône d’argent que Schemselnihar lui avoit fait apporter. Cette dame s’assit sur un siège devant lui, et les vingt femmes formèrent un cercle autour d’eux sur d’autres siéges, pendant que les jeunes eunuques qui tenoient les flambeaux, se dispersèrent dans le jardin à certaine distance les uns des autres, afin que le calife jouit du frais de la soirée plus commodément.

Lorsque le calife fut assis, il regarda autour de lui, et vit avec une grande satisfaction tout le jardin illuminé d’une infinité d’autres lumières que les flambeaux que tenoient les jeunes eunuques. Mais il prit garde que le salon étoit fermé ; il s’en étonna, et en demanda la raison. On l’avoit fait exprès pour le surprendre.