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CONTES ARABES.

CLIIIe NUIT.

» Quand je vis, dit le jeune homme de Moussoul, que la dame étoit entrée dans ma maison, je me levai, je fermai la porte, et je la fis entrer dans une salle où je la priai de s’asseoir. « Madame, lui dis-je, j’ai eu des étoffes qui étoient dignes de vous être montrées ; mais je n’en ai plus présentement, et j’en suis très-fâché. » Elle ôta le voile qui lui couvroit le visage, et fit briller à mes yeux une beauté dont la vue me fit sentir des mouvemens que je n’avois point encore sentis. « Je n’ai pas besoin d’étoffes, me répondit-elle, je viens seulement pour vous voir et passer la soirée avec vous, si vous l’avez pour agréable : je ne vous demande qu’une légère collation. »