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LES MILLE ET UNE NUITS,

du soin de faire fournir aux dames ses favorites, toutes les choses dont elles pouvoient avoir besoin. C’étoit lui qui choisissoit leurs habits, leurs ameublemens et leurs pierreries, ce qu’il faisoit avec un goût admirable.

Ses bonnes qualités et la faveur du calife attiroient chez lui les fils des émirs et des autres officiers du premier rang ; sa maison étoit le rendez-vous de toute la noblesse de la cour. Mais parmi les jeunes seigneurs qui l’alloient voir tous les jours, il y en avoit un qu’il considéroit plus que tous les autres, et avec lequel il avoit contracté une amitié particulière. Ce seigneur s’appeloit Aboulhassan Ali Ebn Becar, et tiroit son origine d’une ancienne famille royale de Perse. Cette famille subsistoit encore à Bagdad depuis que par la force de leurs armes, les Musulmans avoient fait la conquête de ce royaume. La nature sembloit avoir pris plaisir à assembler dans ce jeune prince les plus rares qualités du corps et de l’esprit. Il avoit le visage d’une beauté achevée,