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CONTES ARABES.

CLXXIVe NUIT.

» On mit donc le Voleur sous le bâton, dit le barbier, et il eut la constance de s’en laisser donner jusqu’à vingt ou trente coups ; mais faisant semblant de se laisser vaincre par la douleur, il ouvrit un œil premièrement, et bientôt après il ouvrit l’autre en criant miséricorde, et en suppliant le juge de police de faire cesser les coups. Le juge voyant que le voleur le regardoit les yeux ouverts, en fut fort étonné. « Méchant, lui dit-il, que signifie ce miracle ? » « Seigneur, répondit le voleur, je vais vous découvrir un secret important, si vous voulez me faire grâce, et me donner pour gage que vous me tiendrez parole, l’anneau que vous avez au doigt, et qui vous sert de cachet. Je suis prêt à vous révéler tout le mystère. »