Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
CONTES ARABES.

main, m’emporteroit hors de cette isle déserte. Effectivement, après avoir passé la nuit en cet état, d’abord qu’il fut jour, l’oiseau s’envola, et m’enleva si haut, que je ne voyois plus la terre ; puis il descendit tout-à-coup avec tant de rapidité, que je ne me sentois pas. Lorsque le Roc fut posé, et que je me vis à terre, je déliai promptement le nœud qui me tenoit attaché à son pied. J’avois à peine achevé de me détacher, qu’il donna du bec sur un serpent d’une longueur inouïe. Il le prit, et s’envola aussitôt.

» Le lieu où il me laissa, étoit une vallée très-profonde, environnée de toutes parts de montagnes si hautes qu’elles se perdoient dans la nue, et tellement escarpées, qu’il n’y avoit aucun chemin par où l’on y pût monter. Ce fut un nouvel embarras pour moi ; et comparant cet endroit à l’isle déserte que je venois de quitter, je trouvai que je n’avois rien gagné au change.

» En marchant par cette vallée, je