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CONTES ARABES.

d’en faire d’autres. Mais tous mes regrets étoient inutiles, et mon repentir hors de saison.

» À la fin, je me résignai à la volonté de Dieu ; et sans savoir ce que je deviendrois, je montai au haut d’un grand arbre, d’où je regardai de tous côtés pour voir si je ne découvrirois rien qui pût me donner quelqu’espérance. En jetant les yeux sur la mer, je ne vis que de l’eau et le ciel ; mais ayant aperçu du côté de la terre quelque chose de blanc, je descendis de l’arbre ; et avec ce qui me restoit de vivres, je marchai vers cette blancheur, qui étoit si éloignée, que je ne pouvois pas bien distinguer ce que c’étoit.

Lorsque j’en fus à une distance raisonnable, je remarquai que c’étoit une boule blanche, d’une hauteur et d’une grosseur prodigieuse. Dès que j’en fus près, je la touchai, et la trouvai fort douce. Je tournai à l’entour, pour voir s’il n’y avoit point d’ouverture ; je n’en pus découvrir aucune, et il me parut qu’il