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LES MILLE ET UNE NUITS,

maux que j’avois soufferts, et de jouir des plaisirs de la vie. »

Sindbad s’étant arrêté en cet endroit, ordonna aux joueurs d’instrumens de recommencer leurs concerts, qu’il avoit interrompus par le récit de son histoire. On continua jusqu’au soir de boire et de manger ; et lorsqu’il fut temps de se retirer, Sindbad se fit apporter une bourse de cent sequins, et la donnant au porteur : « Prenez, Hindbad, lui dit-il, retournez chez vous, et revenez demain entendre la suite de mes aventures. » Le porteur se retira fort confus de l’honneur et du présent qu’il venoit de recevoir. Le récit qu’il en fit à son logis, fut très-agréable à sa femme et à ses enfans, qui ne manquèrent pas de remercier Dieu du bien que la Providence leur faisoit par l’entremise de Sindbad.

Hindbad s’habilla le lendemain plus proprement que le jour précédent, et retourna chez le voyageur libéral, qui le reçut d’un air riant, et lui fit mille caresses. D’abord que les