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LES MILLE ET UNE NUITS,

bonheur de rencontrer une source d’eau excellente, qui ne contribua pas peu à me rétablir. Les forces m’étant revenues, je m’avançai dans l’île, marchant sans tenir de route assurée. J’entrai dans une belle plaine, où j’aperçus de loin un cheval qui paissoit. Je portai mes pas de ce côté-là, flottant entre la crainte et la joie ; car j’ignorois si je n’allois pas chercher ma perte plutôt qu’une occasion de mettre ma vie en sûreté. Je remarquai en approchant que c’étoit une cavale attachée à un piquet. Sa beauté attira mon attention ; mais pendant que je la regardois, j’entendis la voix d’un homme qui parloit sous terre. Un moment après, cet homme parut, vint à moi, et me demanda qui j’étois. Je lui racontai mon aventure ; après quoi me prenant par la main, il me fit entrer dans une grotte, où il y avoit d’autres personnes qui ne furent pas moins étonnées de me voir, que je l’étois de les trouver là.

» Je mangeai de quelques mets qu’ils me présentèrent ; puis leur