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CONTES ARABES.

geâmes nos marchandises. Un jour que nous étions à la voile, le calme nous prit vis-à-vis une petite isle presque à fleur d’eau, qui ressembloit à une prairie par sa verdure. Le capitaine fit plier les voiles, et permit de prendre terre aux personnes de l’équipage qui voulurent y descendre. Je fus du nombre de ceux qui y débarquèrent. Mais dans le temps que nous nous divertissions à boire et à manger, et à nous délasser de la fatigue de la mer, l’isle trembla tout-à-coup, et nous donna une rude secousse…

À ces mots, Scheherazade s’arrêta, parce que le jour commençoit à paroître. Elle reprit ainsi son discours sur la fin de la nuit suivante :