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LES MILLE ET UNE NUITS,

me le palais s’ébranla, et la fée parut devant le calife, sous la figure d’une dame habillée très-magnifiquement. « Commandeur des croyans, dit-elle à ce prince, vous me voyez prête à recevoir vos commandemens. La dame qui vient de m’appeler par votre ordre, m’a rendu un service important. Pour lui en marquer ma reconnoissance, je l’ai vengée de la perfidie de ses sœurs, en les changeant en chiennes ; mais si votre majesté le desire, je vais leur rendre leur figure naturelle. »

« Belle fée, lui répondit le calife, vous ne pouvez me faire un plus grand plaisir : faites-leur cette grâce ; après cela, je chercherai les moyens de les consoler d’une si rude pénitence ; mais auparavant, j’ai encore une prière à vous faire en faveur de la dame qui a été si cruellement maltraitée par un mari inconnu. Comme vous savez une infinité de choses, il est à croire que vous n’ignorez pas celle-ci : obligez-moi de me nommer le barbare qui ne s’est pas contenté