Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
45
CONTES ARABES.

chands de balais. » « Au nom de Dieu, seigneur, interrompis-je, je vous supplie de leur pardonner ; ils ne sont pas coupables. » « Comment donc, madame, dit-il ; que faut-il que je croie ? Parlez, je veux absolument apprendre de votre bouche la vérité. » « Seigneur, lui répondis-je, il m’a pris un étourdissement, et je suis tombée ; voilà le fait. »

» À ces dernières paroles, mon époux perdit patience. « Ah, s’écria-t-il, c’est trop long-temps écouter des mensonges. » En disant cela, il frappa des mains, et trois esclaves entrèrent. « Tirez-la hors du lit, leur dit-il, étendez-la au milieu de la chambre. » Les esclaves exécutèrent son ordre ; et comme l’un me tenoit par la tête, et l’autre par les pieds, il commanda au troisième d’aller prendre un sabre ; et quand il l’eut apporté : « Frappe, lui dit-il, coupe-lui le corps en deux, et va le jeter dans le Tigre. Qu’il serve de pâture aux poissons : c’est le châtiment que je fais aux personnes à qui j’ai donné mon