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LES MILLE ET UNE NUITS,

que j’y devois faire. Après cela, elle me conduisit dans une salle où tout étoit d’une propreté, d’une richesse et d’une magnificence surprenante. Je n’y étois pas entré, que vingt dames esclaves, d’un âge déjà avancé, toutes vêtues d’habits riches et uniformes, sortirent du cabinet de Zobéide, et vinrent se ranger devant un trône en deux files égales, avec une grande modestie. Elles furent suivies de vingt autres dames toutes jeunes, et habillées de la même sorte que les premières, avec cette différence pourtant, que leurs habits avoient quelque chose de plus galant. Zobéide parut au milieu de celles-ci avec un air majestueux, et si chargée de pierreries et de toutes sortes de joyaux, qu’à peine pouvoit-elle marcher. Elle alla s’asseoir sur le trône. J’oubliois de vous dire que sa dame favorite l’accompagnoit, et qu’elle demeura debout à sa droite, pendant que les dames esclaves, un peu plus éloignées, étoient en foule des deux côtés du trône.