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CONTES ARABES.

le même état qu’auparavant, elle me dit qu’elle cherchoit plusieurs sortes d’étoffes des plus belles et des plus riches qu’elle me nomma, et elle me demanda si j’en avois. « Hélas, madame, lui répondis-je, je suis un jeune marchand qui ne fais que commencer à m’établir : je ne suis pas encore assez riche pour faire un si grand négoce, et c’est une mortification pour moi de n’avoir rien à vous présenter de ce qui vous a fait venir au bezestein ; mais pour vous épargner la peine d’aller de boutique en boutique, d’abord que les marchands seront venus, j’irai, si vous le trouvez bon, prendre chez eux tout ce que vous souhaitez ; ils m’en diront le prix au juste ; et sans aller plus loin, vous ferez ici vos emplettes. » Elle y consentit, et j’eus avec elle un entretien qui dura d’autant plus long-temps, que je lui faisois accroire que les marchands qui avoient les étoffes qu’elle demandoit, n’étoient pas encore arrivés.

» Je ne fus pas moins charmé de