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LES MILLE ET UNE NUITS,

» Aussitôt qu’elle m’eut quittée, je pris celui de mes habits qui me plaisoit davantage, avec un collier de grosses perles, des bracelets, des bagues et des pendans d’oreilles de diamans les plus fins et les plus brillans. J’eus un pressentiment de ce qui me devoit arriver.

» La nuit commençoit à paroître, lorsque la vieille dame arriva chez moi, d’un air qui marquoit beaucoup de joie. Elle me baisa la main, et me dit : « Ma chère dame, les parentes de mon gendre, qui sont les premières dames de la ville, sont assemblées. Vous viendrez quand il vous plaira : me voilà prête à vous servir de guide. » Nous partîmes aussitôt ; elle marcha devant moi, et je la suivis avec un grand nombre de mes femmes esclaves proprement habillées. Nous nous arrêtâmes dans une rue fort large, nouvellement balayée et arrosée, à une grande porte éclairée par un fanal, dont la lumière me fit lire cette inscription qui étoit au-dessus de la porte, en lettres d’or : « C’est ici la demeure éternelle