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CONTES ARABES.

tacle que donnoit le sultan d’Égypte. Lorsque je fus arrivé dans le lieu où étoit tout ce monde, je me mêlai parmi la foule, et me trouvai par hasard près d’un cavalier bien monté et fort proprement habillé, qui avoit à l’arçon de sa selle un sac à demi ouvert, d’où sortoit un cordon de soie verte. En mettant la main sur le sac, je jugeai que le cordon devoit être celui d’une bourse qui étoit dedans. Pendant que je faisois ce jugement, il passa de l’autre côté du cavalier un porteur chargé de bois, et il passa si près, que le cavalier fut obligé de se tourner vers lui pour empêcher que le bois ne touchât et ne déchirât son habit. En ce moment, le démon me tenta : je pris le cordon d’une main, et m’aidant de l’autre à élargir le sac, je tirai la bourse sans que personne s’en aperçut. Elle étoit pesante, et je ne doutai point qu’il n’y eût dedans de l’or ou de l’argent.

» Quand le porteur fut passé, le cavalier qui avoit apparemment quelque soupçon de ce que j’avois fait