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CONTES ARABES.

joie, je ne pouvois rien entendre de plus agréable que ce que vous avez la bonté de me dire. On ne sauroit aimer avec plus de passion que je vous aime depuis l’heureux moment que vous parûtes à mes yeux ; ils furent éblouis de tant de charmes, et mon cœur se rendit sans résistance. » « Ne perdons pas le temps en discours inutiles, interrompit-elle : je ne doute pas de votre sincérité, et vous serez bientôt persuadé de la mienne. Voulez-vous me faire l’honneur de venir chez moi, ou si vous souhaitez que j’aille chez vous ? » « Madame, lui répondis-je, je suis un étranger logé dans un khan, qui n’est pas un lieu propre à recevoir une dame de votre rang et de votre mérite. »

Scheherazade alloit poursuivre, mais elle fut obligée d’interrompre son discours, parce que le jour paroissoit. Le lendemain, elle continua de cette sorte, en faisant toujours parler le jeune homme de Bagdad :