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CONTES ARABES.

nières honnêtes et gracieuses, lorsqu’en saluant le marchand, elle lui demanda des nouvelles de sa santé depuis le temps qu’elle ne l’avoit vu.

» Après s’être entretenue quelque temps avec lui de choses indifférentes, elle lui dit qu’elle cherchoit une certaine étoffe à fond d’or ; qu’elle venoit à sa boutique comme à celle qui étoit la mieux assortie de tout le bezestein ; et que s’il en avoit, il lui feroit un grand plaisir de lui en montrer. Bedreddin lui en montra plusieurs pièces, à l’une desquelles s’étant arrêtée, et lui en ayant demandé le prix, il la lui laissa à onze cents dragmes d’argent. « Je consens à vous en donner cette somme, lui dit-elle ; je n’ai pas d’argent sur moi, mais j’espère que vous voudrez bien me faire crédit jusqu’à demain, et me permettre d’emporter l’étoffe : je ne manquerai pas de vous envoyer demain les onze cents dragmes dont nous convenons pour elle. » « Madame, lui répondit Bedreddin, je vous ferois crédit avec plaisir, et vous laisserois