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CONTES ARABES.

tre mille cinq cents dragmes que vous me devez ? » « Elles sont toutes prêtes, lui répondis-je, et je vais les compter tout-à-l’heure. » Comme il étoit monté sur son âne, je le priai de mettre pied à terre, et de me faire l’honneur de manger un morceau avec moi avant que de les recevoir. « Non, me dit-il, je ne puis descendre à présent ; j’ai une affaire pressante qui m’appelle ici près ; mais je vais revenir, et en repassant, je prendrai mon argent, que je vous prie de tenir prêt. » Il disparut en achevant ces paroles. Je l’attendis, mais ce fut inutilement, et il ne revint qu’un mois encore après. « Voilà, dis-je en moi-même, un jeune marchand qui a bien de la confiance en moi, de me laisser entre les mains, sans me connoître, une somme de quatre mille cinq cents dragmes d’argent ! Un autre que lui n’en useroit pas ainsi, et craindroit que je ne la lui emportasse. » Il revint à la fin du troisième mois : il étoit encore monté sur son âne, mais plus magnifi-