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LES MILLE ET UNE NUITS,

sultan, le juge de police se prosterna aux pieds de ce prince ; et quand il fut relevé, lui raconta fidèlement tout ce qu’il savoit de l’histoire du bossu, Le sultan la trouva si singulière, qu’il ordonna à son historiographe particulier de l’écrire avec toutes ses circonstances ; puis s’adressant à toutes les personnes qui étoient présentes : « Avez-vous jamais, leur dit-il, rien entendu de plus surprenant que ce qui vient d’arriver à l’occasion du bossu, mon bouffon ? » Le marchand chrétien, après s’être prosterné jusqu’à toucher la terre de son front, prit alors la parole : « Puissant monarque, dit-il, je sais une histoire plus étonnante que celle dont on vient de vous faire le récit ; je vais vous la raconter si votre Majesté veut m’en donner la permission. Les circonstances en sont telles, qu’il n’y a personne qui puisse les entendre sans en être touché. » Le sultan lui permit de la dire, ce qu’il fit en ces termes :