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LES MILLE ET UNE NUITS,

HISTOIRE
D’AMINE.


« Commandeur des croyans, dit-elle, pour ne pas répéter les choses dont votre majesté a déjà été instruite par l’histoire de ma sœur, je vous dirai que ma mère ayant pris une maison pour passer son veuvage en particulier, me donna en mariage, avec le bien que mon père m’avoit laissé, à un des plus riches héritiers de cette ville.

» La première année de notre mariage n’étoit pas écoulée, que je demeurai veuve et en possession de tout le bien de mon mari, qui montoit à quatre-vingt-dix mille sequins. Le revenu seul de cette somme suffisoit de reste pour me faire passer ma vie fort honnêtement. Cependant, dès que les premiers six mois de mon deuil furent passés, je me fis faire dix