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CONTES ARABES.

toît de leur maison ; et après lui avoir passé des cordes sous les aisselles, ils le descendirent par la cheminée dans la chambre du pourvoyeur ; si doucement, qu’il demeura planté sur ses pieds contre le mur comme s’il eût été vivant. Lorsqu’ils le sentirent en bas, ils retirèrent les cordes et le laissèrent dans l’attitude que je viens de dire. Ils étoient à peine descendus et rentrés dans leur chambre, quand le pourvoyeur entra dans la sienne. Il revenoit d’un festin de noces auquel il avoit été invité ce soir-là, et il avoit une lanterne à la main. Il fut assez surpris de voir à la faveur de sa lumière, un homme debout dans sa cheminée ; mais comme il étoit naturellement courageux, et qu’il s’imagina que c’étoit un voleur, il se saisit d’un gros bâton, avec quoi courant droit au bossu : « Ah, ah, lui dit-il, je m’imaginois que c’étoient les rats et les souris qui mangeoient mon beurre et mes graisses, et c’est toi qui descends par la cheminée pour me voler ! Je ne crois pas qu’il te re-