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LES MILLE ET UNE NUITS,

» Bedreddin Hassan fut dans une surprise extrême de voir paroître subitement un homme qu’il connoissoit si bien, mais qui n’avoit plus l’air de ce juge terrible qui avoit prononcé l’arrêt de sa mort. « Ah, c’est donc vous, s’écria-t-il, qui m’avez traité si indignement et condamné à une mort qui me fait encore horreur, pour une tarte à la crême où je n’avois pas mis de poivre ! » Le visir se prit à rire, et pour le tirer de la peine, lui conta comment, par le ministère d’un génie (car le récit du bossu lui avoit fait soupçonner l’aventure), il s’étoit trouvé chez lui, et avoit épousé sa fille à la place du palefrenier du sultan. Il lui apprit ensuite que c’étoit par le cahier écrit de la main de Noureddin Ali, qu’il avoit découvert qu’il étoit son neveu ; et enfin il lui dit qu’en conséquence de cette découverte, il étoit parti du Caire, et étoit allé jusqu’à Balsora pour le chercher et apprendre de ses nouvelles. « Mon cher neveu, ajouta-t-il en l’embrassant avec beaucoup de tendresse, je vous