Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
LES MILLE ET UNE NUITS,

de moi une femme noire, qui avoit des traits vifs et agréables, et qui tenoit à l’attache deux chiennes de la même couleur. Je me mis sur mon séant, et lui demandai qui elle étoit. « Je suis, me répondit-elle, le serpent que vous avez délivré de son cruel ennemi, il n’y a pas long-temps. J’ai cru ne pouvoir mieux reconnoître le service important que vous m’avez rendu, qu’en faisant l’action que je viens de faire. J’ai su la trahison de vos sœurs ; et pour vous en venger, d’abord que j’ai été libre par votre généreux secours, j’ai appelé plusieurs de mes compagnes, qui sont fées comme moi ; nous avons transporté toute la charge de votre vaisseau dans vos magasins de Bagdad, après quoi nous l’avons submergé. Ces deux chiennes noires sont vos deux sœurs, à qui j’ai donné cette forme. Ce châtiment ne suffit pas, et je veux que vous les traitiez encore de la manière que je vous dirai. »

» À ces mots, la fée m’embrassa étroitement d’un de ses bras, et les