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CONTES ARABES.

med avoit résolu de partir cette même nuit, il fit plier les tentes et préparer les voitures pour se mettre en marche ; et à l’égard de Bedreddin, il ordonna qu’on le mît dans une caisse bien fermée, et qu’on le chargeât sur un chameau. D’abord que tout fut prêt pour le départ, le visir et les gens de sa suite se mirent en chemin. Ils marchèrent le reste de la nuit et le jour suivant sans se reposer. Ils ne s’arrêtèrent qu’à l’entrée de la nuit. Alors on tira Bedreddin Hassan de sa caisse pour lui faire prendre de la nourriture ; mais on eut soin de le tenir éloigné de sa mère et de sa femme ; et pendant vingt jours que dura le voyage, on le traita de la même manière.

» En arrivant au Caire, on campa aux environs de la ville par ordre du visir Schemseddin Mohammed, qui se fit amener Bedreddin, devant lequel il dit à un charpentier qu’il avoit fait venir : « Va chercher du bois et dresse promptement un poteau. » « Hé, Seigneur, dit Bedreddin, que