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CONTES ARABES.

douce ; ce qui me donna quelqu’espérance que je pourrois conserver ma vie.

» Je me reposois à l’ombre, lorsque je vis un serpent ailé fort gros et fort long, qui s’avançoit vers moi en se démenant à droite et à gauche, et tirant la langue ; cela me fit juger que quelque mal le pressoit. Je me levai ; et m’apercevant qu’il étoit suivi d’un autre serpent plus gros, qui le tenoit par la queue, et faisoit ses efforts pour le dévorer, j’en eus pitié. Au lieu de fuir, j’eus la hardiesse et le courage de prendre une pierre qui se trouva par hasard auprès de moi ; je la jetai de toute ma force contre le plus gros serpent ; je le frappai à la tête, et l’écrasai. L’autre se sentant en liberté, ouvrit aussitôt ses ailes, et s’envola ; je le regardai long-temps en l’air comme une chose extraordinaire ; mais l’ayant perdu de vue, je me rassis à l’ombre dans un autre endroit, et je m’endormis.

» À mon réveil, imaginez-vous quelle fut ma surprise de voir près