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CONTES ARABES.

porte du palais, qui étoit la plus proche des tentes du visir Schemseddin Mohammed. Ils parcoururent les grandes places, les lieux publics et couverts où se vendoient les marchandises les plus riches, et virent l’ancienne mosquée des Ommiades[1], dans le temps qu’on s’y assembloit pour faire la prière d’entre le midi et le coucher du soleil. Ils passèrent ensuite devant la boutique de Bedreddin Hassan, qu’ils trouvèrent encore occupé à faire des tartes à la crême. « Je vous salue, lui dit Agib, regardez-moi : vous souvenez-vous de m’avoir vu ? » À ces mots, Bedreddin jeta les jeux sur lui ; et le reconnoissant (ô surprenant effet de l’amour paternel !) il sentit la même émotion que la première fois : il se troubla ; et au lieu de lui répondre, il demeura long-temps sans pouvoir proférer une seule parole.

  1. Nom des califes de Damas, qui leur vint d’Ommiah, un de leurs ancêtres. Voyez la note, p. 233, Ier vol.