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CONTES ARABES.

touché, et se tourna vers l’eunuque : « Ce bon-homme, lui dit-il, a une physionomie qui me plaît ; et il me parle d’une manière si affectueuse, que je ne puis me défendre de faire ce qu’il souhaite. Entrons chez lui, et mangeons de sa pâtisserie. » « Ah vraiment, lui dit l’esclave, il feroit beau voir qu’un fils de visir, comme vous, entrât dans la boutique d’un pâtissier pour y manger ; ne croyez pas que je le souffre. » « Hélas, mon petit Seigneur, s’écria alors Bedreddin Hassan, on est bien cruel de confier votre conduite à un homme qui vous traite avec tant de dureté. » Puis s’adressant à l’eunuque : « Mon bon ami, ajouta-t-il, n’empêchez pas ce jeune seigneur de m’accorder la grâce que je lui demande : ne me donnez pas cette mortification. Faites-moi plutôt l’honneur d’entrer avec lui chez moi ; et par-là, vous ferez connoître que si vous êtes brun au-dehors comme la châtaigne, vous êtes blanc aussi au-dedans comme elle. Savez-vous bien, poursuivit-il, que