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CONTES ARABES.

suite l’écriture de son frère, et la baisa plusieurs fois en versant une grande abondance de larmes. « Que ne puis-je, disoit-il, aussi bien que je vois ces traits qui me causent tant de joie, voir ici Noureddin lui-même, et me réconcilier avec lui ! »

» Il lut le cahier d’un bout à l’autre : il y trouva les dates de l’arrivée de son frère à Balsora, de son mariage, de la naissance de Bedreddin Hassan ; et lorsqu’après avoir confronté à ces dates celles de son mariage et de la naissance de sa fille au Caire, il eut admiré le rapport qu’il y avoit entr’elles, et fait enfin réflexion que son neveu étoit son gendre, il se livra tout entier à la joie. Il prit le cahier et l’étiquette de la bourse, les alla montrer au sultan, qui lui pardonna le passé, et qui fut tellement charmé du récit de cette histoire, qu’il la fit mettre par écrit avec ses circonstances, pour la faire passer à la postérité.

» Cependant le visir Schemseddin Mohammed ne pouvoit comprendre