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CONTES ARABES.

CVIe NUIT.

Sire, le grand visir Giafar continuant de raconter l’histoire de Bedreddin Hassan :

» Quand la nouvelle mariée, poursuivit-il, vit que son père lui reprochoit la joie qu’elle faisoit paroître, elle lui dit : « Seigneur, ne me faites point, de grâce, un reproche si injuste : ce n’est pas le bossu que je déteste plus que la mort ; ce n’est pas ce monstre que j’ai épousé. Tout le monde lui a fait tant de confusion, qu’il a été contraint de s’aller cacher, et de faire place à un jeune homme charmant, qui est mon véritable mari. » « Quelle fable me contez-vous, interrompit brusquement Schemseddin Mohammed ? Quoi, le bossu n’a pas couché cette nuit avec vous ? » « Non, Seigneur, répondit-elle, je n’ai point