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CONTES ARABES.

qui détroussoient les caravanes ; et quoiqu’il fût venu s’établir à Damas, où il ne donnoit aucun sujet de plainte contre lui, il ne laissoit pas d’être craint de tous ceux qui le connoissoient. C’est pourquoi dès le premier regard qu’il jeta sur la populace qui suivoit Bedreddin, il la dissipa. Le pâtissier voyant qu’il n’y avoit plus personne, fit plusieurs questions au jeune homme ; il lui demanda qui il étoit, et ce qui l’avoit amené à Damas. Bedreddin Hassan ne lui cacha ni sa naissance ni la mort du grand visir son père ; il lui conta ensuite de quelle manière il étoit sorti de Balsora, et comment, après s’être endormi la nuit précédente sur le tombeau de son père, il s’étoit trouvé à son réveil au Caire, où il avoit épousé une dame. Enfin, il lui marqua la surprise où il étoit de se voir à Damas sans pouvoir comprendre toutes ces merveilles.

« Votre histoire est des plus surprenantes, lui dit le pâtissier ; mais si vous voulez suivre mon conseil, vous