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CONTES ARABES.

mais ; et je suis persuadé, ma belle dame, qu’il vous envoie pour ma consolation : je lui en rends des grâces infinies ; car je vous avoue que cette solitude m’est bien ennuyeuse. »

» Tout ce récit, et particulièrement ces derniers mots, achevèrent de m’enflammer pour lui. » Prince, lui dis-je, il n’en faut pas douter, c’est la Providence qui m’a attirée dans votre port, pour vous présenter l’occasion de vous éloigner d’un lieu si funeste. Le vaisseau sur lequel je suis venue, peut vous persuader que je suis en quelque considération à Bagdad, où j’ai laissé d’autres biens assez considérables. J’ose vous y offrir une retraite jusqu’à ce que le puissant Commandeur des croyans, le Vicaire du grand Prophète que vous reconnoissez, vous ait rendu tous les honneurs que vous méritez. Ce célèbre prince demeure à Bagdad ; et il ne sera pas plutôt informé de votre arrivée en sa capitale, qu’il vous fera connoître qu’on n’implore pas en vain son appui. Il n’est pas possible