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CONTES ARABES.

soit ombrage, le regarda de travers, et lui dit : « Et toi, qu’attends-tu ? Pourquoi ne te retires-tu pas comme les autres ? Marche. » Comme Bedreddin n’avoit aucun prétexte pour demeurer là, il sortit assez embarrassé de sa personne ; mais il n’étoit pas hors du vestibule, que le génie et la fée se présentèrent à lui, et l’arrêtèrent. « Où allez-vous, lui dit le génie ? Demeurez : le bossu n’est plus dans la salle, il en est sorti pour quelque besoin ; vous n’avez qu’à y rentrer et vous introduire dans la chambre de la mariée. Lorsque vous serez seul avec elle, dites-lui hardiment que vous êtes son mari ; que l’intention du sultan a été de se divertir du bossu ; et que pour apaiser ce mari prétendu, vous lui avez fait apprêter un bon plat de crême dans son écurie. Dites-lui là-dessus tout ce qui vous viendra dans l’esprit pour la persuader. Étant fait comme vous êtes, cela ne sera pas difficile, et elle sera ravie d’avoir été trompée si agréablement. Cependant nous al-