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CONTES ARABES.

reprendre leurs places, ne se sentissent agitées d’un tendre mouvement.

» La différence qu’il y avoit entre Bedreddin Hassan et le palefrenier bossu, dont la figure faisoit horreur, excita des murmures dans l’assemblée. « C’est à ce beau jeune homme, s’écrièrent les dames, qu’il faut donner notre épousée, et non pas à ce vilain bossu. » Elles n’en demeurèrent pas là ; elles osèrent faire des imprécations contre le sultan, qui, abusant de son pouvoir absolu, unissoit la laideur avec la beauté. Elles chargèrent aussi d’injures le bossu, et lui firent perdre contenance, au grand plaisir des spectateurs, dont les huées interrompirent pour quelque temps la symphonie qui se faisoit entendre dans la salle. À la fin, les joueurs d’instrumens recommencèrent leurs concerts, et les femmes qui avoient habillé la mariée, s’approchèrent d’elle…

En prononçant ces dernières paroles, Scheherazade remarqua qu’il étoit jour. Elle garda aussitôt le si-