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CONTES ARABES.

prière sur son tombeau. » « Seigneur, reprit le juif qui ne pouvoit pas savoir pourquoi Bedreddin Hassan étoit sorti de la ville, comme le feu grand visir votre père et mon seigneur, d’heureuse mémoire, avoit chargé en marchandises plusieurs vaisseaux qui sont encore en mer et qui vous appartiennent, je vous supplie de m’accorder la préférence sur tout autre marchand. Je suis en état d’acheter argent comptant la charge de tous vos vaisseaux ; et pour commencer, si vous voulez bien m’abandonner celle du premier qui arrivera à bon port, je vais vous compter mille sequins. Je les ai ici dans ma bourse, et je suis prêt à vous les livrer d’avance. » En disant cela, il tira une grande bourse qu’il avoit sous son bras par-dessous sa robe, et la lui montra cachetée de son cachet.

» Bedreddin Hassan, dans l’état où il étoit, chassé de chez lui, et dépouillé de tout ce qu’il avoit au monde, regarda la proposition du juif comme une faveur du ciel. Il ne man-