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LES MILLE ET UNE NUITS,

tan d’accorder à Noureddin Ali la survivance de sa charge, afin, dit-il, qu’avant sa mort il eût la consolation de voir son gendre grand visir à sa place.

» Le sultan, qui avoit vu Noureddin Ali avec bien du plaisir lorsqu’il lui avoit été présenté après son mariage, et qui depuis ce temps-là en avoit toujours ouï parler fort avantageusement, accorda la grâce qu’on demandoit pour lui, avec tout l’agrément qu’on pouvoit souhaiter. Il le fit revêtir en sa présence de la robe du grand visir.

» La joie du beau-père fut comblée le lendemain, lorsqu’il vit son gendre présider au conseil en sa place, et faire toutes les fonctions de grand visir. Noureddin Ali s’en acquitta si bien, qu’il sembloit avoir toute sa vie exercé cette charge. Il continua dans la suite d’assister au conseil toutes les fois que les infirmités de la vieillesse ne permirent pas à son beau-père de s’y trouver. Ce bon vieillard mourut quatre ans après ce