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CONTES ARABES.

posé à faire tout ce qu’il lui plairoit. Alors le grand visir appela les principaux officiers de sa maison, leur ordonna de faire orner la grande salle de son hôtel, et préparer un grand repas. Ensuite il envoya prier tous les seigneurs de la cour et de la ville, de vouloir bien prendre la peine de se rendre chez lui. Lorsqu’ils y furent tous assemblés, comme Noureddin Ali l’avoit informé de sa qualité, il dit à ces seigneurs, car il jugea à propos de parler ainsi, pour satisfaire ceux dont il avoit refusé l’alliance : « Je suis bien aise, Seigneurs, de vous apprendre une chose que j’ai tenue secrète jusqu’à ce jour. J’ai un frère qui est grand visir du sultan d’Égypte, comme j’ai l’honneur de l’être du sultan de ce royaume. Ce frère n’a qu’un fils qu’il n’a pas voulu marier à la cour d’Égypte ; et il me l’a envoyé pour épouser ma fille, afin de réunir par-là nos deux branches. Ce fils que j’ai reconnu pour mon neveu à son arrivée, et que je fais mon gendre, est ce jeune seigneur que