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CONTES ARABES.

né au Caire, et j’ai quitté ma patrie par un si juste dépit contre un de mes parens, que j’ai résolu de voyager par tout le monde, et de mourir plutôt que d’y retourner. « Le grand-visir, qui étoit un vénérable vieillard, ayant entendu ces paroles, lui dit : « Mon fils, gardez-vous bien d’exécuter votre dessein. Il n’y a dans le monde que de la misère ; et vous ignorez les peines qu’il vous faudra souffrir. Venez, suivez-moi plutôt, je vous ferai peut-être oublier le sujet qui vous a contraint d’abandonner votre pays. »

» Noureddin Ali suivit le grand-visir de Balsora, qui ayant bientôt connu ses belles qualités, le prit en affection, de manière qu’un jour l’entretenant en particulier, il lui dit : « Mon fils, je suis, comme vous voyez, dans un âge si avancé, qu’il n’y a pas d’apparence que je vive encore long-temps. Le ciel m’a donné une fille unique qui n’est pas moins belle que vous êtes bien fait, et qui est présentement en âge d’être mariée. Plusieurs des plus puissans sei-