Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/260

Cette page a été validée par deux contributeurs.
250
LES MILLE ET UNE NUITS,

son chemin à pied. Par bonheur, un courrier qui alloit à Balsora, l’ayant rencontré, le prit en croupe derrière lui. Lorsque le courrier fut arrivé à Balsora, Noureddin Ali mit pied à terre, et le remercia du plaisir qu’il lui avoit fait. Comme il alloit par les rues cherchant où il pourroit se loger, il vit venir un seigneur, accompagné d’une nombreuse suite, et à qui tous les habitans faisoient de grands honneurs en s’arrêtant par respect jusqu’à ce qu’il fût passé. Noureddin Ali s’arrêta comme les autres. C’étoit le grand-visir du sultan de Balsora qui se montroit dans la ville pour y maintenir par sa présence le bon ordre et la paix.

» Ce ministre ayant jeté les yeux par hasard sur le jeune homme, lui trouva la physionomie engageante ; il le regarda avec complaisance ; et comme il passoit près de lui, et qu’il le voyoit en habit de voyageur, il s’arrêta pour lui demander qui il étoit et d’où il venoit. « Seigneur, lui répondit Noureddin Ali, je suis d’Égypte,