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CONTES ARABES.

rai connoître s’il appartient à un cadet de parler à son aîné aussi insolemment que vous venez de faire. » À ces mots, il se retira dans son appartement, et son frère alla se coucher dans le sien.

» Schemseddin Mohammed se leva le lendemain de grand matin, et se rendit au palais, d’où il sortit avec le sultan, qui prit son chemin au-dessus du Caire, du côté des pyramides. Pour Noureddin Ali, il avoit passé la nuit dans de grandes inquiétudes ; et après avoir bien considéré qu’il n’étoit pas possible qu’il demeurât plus long-temps avec un frère qui le traitoit avec tant de hauteur, il forma une résolution. Il fit préparer une bonne mule, se munit d’argent, de pierreries et de quelques vivres ; et ayant dit à ses gens qu’il alloit faire un voyage de deux ou trois jours, et qu’il vouloit être seul, il partit.

» Quand il fut hors du Caire, il marcha par le désert vers l’Arabie. Mais sa mule venant à succomber sur la route, il fut obligé de continuer