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LES MILLE ET UNE NUITS,

tes les fois que le sultan alloit à la chasse, un des deux frères l’accompagnoit, et ils avoient alternativement cet honneur. Un jour qu’ils s’entretenoient après le souper de choses indifférentes, c’étoit la veille d’une chasse où l’aîné devoit suivre le sultan, ce jeune homme dit à son cadet : « Mon frère, puisque nous ne sommes point encore mariés, ni vous ni moi, et que nous vivons dans une si bonne union, il me vient une pensée : épousons tous deux en un même jour deux sœurs que nous choisirons dans quelque famille qui nous conviendra. Que dites-vous de cette idée ? » « Je dis, mon frère, répondit Noureddin Ali, qu’elle est bien digne de l’amitié qui nous unit. On ne peut pas mieux penser, et pour moi, je suis prêt à faire tout ce qu’il vous plaira. » « Oh, ce n’est pas tout encore, reprit Schemseddin Mohammed, mon imagination va plus loin. Supposé que nos femmes conçoivent la première nuit de nos noces, et qu’ensuite elles accouchent en un mê-