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CONTES ARABES.

se pouvoit faire qu’il fût le seul vivant dans une ville où tout le monde étoit pétrifié, et je ne doutois pas qu’il n’y eût en cela quelque chose de très-merveilleux.

» Comme la porte n’étoit que poussée, je l’ouvris ; j’entrai, et me tenant debout devant la niche, je fis cette prière à haute voix : « Louange à Dieu qui nous a favorisés d’une heureuse navigation ! Qu’il nous fasse la grâce de nous protéger de même jusqu’à notre arrivée en notre pays. Écoutez-moi, seigneur, et exaucez ma prière. »

» Le jeune homme jeta les jeux sur moi, et me dit : « Ma bonne dame, je vous prie de me dire qui vous êtes, et ce qui vous a amenée en cette ville désolée. En récompense, je vous apprendrai qui je suis, ce qui m’est arrivé, pour quel sujet les habitans de cette ville sont réduits en l’état où vous les avez vus, et pourquoi moi seul je suis sain et sauf dans un désastre si épouvantable. »

» Je lui racontai en peu de mots