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CONTES ARABES.

» Il y a environ deux mois qu’elle tomba malade. J’en eus tout le soin imaginable, et je n’épargnai rien pour lui procurer une prompte guérison. Au bout d’un mois, elle commença à se mieux porter, et voulut aller au bain. Avant que de sortir du logis, elle me dit : « Mon cousin, car elle m’appeloit ainsi par familiarité, j’ai envie de manger des pommes ; vous me feriez un extrême plaisir si vous pouviez m’en trouver ; il y a long-temps que cette envie me tient, et je vous avoue qu’elle s’est augmentée à un point, que si elle n’est bientôt satisfaite, je crains qu’il ne m’arrive quelque disgrâce. » « Très-volontiers, lui répondis-je, je vais faire tout mon possible pour vous contenter. »

» J’allai aussitôt chercher des pommes dans tous les marchés et dans toutes les boutiques ; mais je n’en pus trouver une, quoique j’offrisse d’en donner un sequin. Je revins au logis, fort fâché de la peine que j’avois prise inutilement. Pour ma femme, quand elle fut revenue du bain, et qu’elle ne