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LES MILLE ET UNE NUITS,

causé de l’inquiétude ; mais qu’il avoit pourtant toujours espéré que Dieu ne m’abandonneroit point. Quand je lui appris l’aventure des éléphans, il en parut fort surpris ; et il auroit refusé d’y ajouter foi, si ma sincérité ne lui eût pas été connue. Il trouva cette histoire et les autres que je lui racontai, si curieuses, qu’il chargea un de ses secrétaires de les écrire en caractères d’or, pour être conservées dans son trésor. Je me retirai très-content de l’honneur et des présens qu’il me fit ; puis je me donnai tout entier à ma famille, à mes parens et à mes amis. »

Ce fut ainsi que Sindbad acheva le récit de son septième et dernier voyage ; et s’adressant ensuite à Hindbad : « Hé bien, mon ami, ajouta-t-il, avez-vous jamais ouï dire que quelqu’un ait souffert autant que moi, ou qu’aucun mortel se soit trouvé dans des embarras si pressans ? N’est-il pas juste qu’après tant de travaux, je jouisse d’une vie agréable et tranquille ? » Comme il ache-