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CONTES ARABES.

ques isles pour y prendre des rafraîchissemens. Notre vaisseau étant parti d’un port de terre-ferme des Indes, nous y allâmes aborder ; et là, pour éviter les dangers de la mer jusqu’à Balsora, je fis débarquer l’ivoire qui m’appartenoit, résolu de continuer mon voyage par terre. Je tirai de mon ivoire une grosse somme d’argent ; j’en achetai plusieurs choses rares pour en faire des présens ; et quand mon équipage fut prêt, je me joignis à une grosse caravane de marchands. Je demeurai long-temps en chemin, et je souffris beaucoup ; mais je souffrois avec patience, en faisant réflexion que je n’avois plus à craindre ni les tempêtes, ni les corsaires, ni les serpens, ni tous les autres périls que j’avois courus.

» Toutes ces fatigues finirent enfin : j’arrivai heureusement à Bagdad. J’allai d’abord me présenter au calife, et lui rendre compte de mon ambassade. Ce prince me dit que la longueur de mon voyage lui avoit