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LES MILLE ET UNE NUITS,

pour vous acquitter envers moi ; et pour toute récompense du service que j’ai eu le bonheur de vous rendre à vous et à votre ville, je ne vous demande que la permission de retourner en mon pays. » « Hé bien, répliqua-t-il, Moçon[1] nous amènera bientôt des navires qui viendront charger de l’ivoire. Je vous renverrai alors, et vous donnerai de quoi vous conduire chez vous. » Je le remerciai de nouveau de la liberté qu’il venoit de me donner, et des bonnes intentions qu’il avoit pour moi. Je demeurai chez lui en attendant le Moçon ; et pendant ce temps-là, nous fîmes tant de voyages à la colline, que nous remplîmes ses magasins d’ivoire. Tous les marchands de la ville qui en négocioient, firent la

  1. Moussons, vents périodiques qui, dans la mer des Indes, soufflent régulièrement, alternativement et pendant plusieurs mois du couchant au levant, et du levant au couchant. On appelle aussi la Mousson, la saison pendant laquelle règnent ces vents.