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LES MILLE ET UNE NUITS,

de profession, et que les corsaires qui m’avoient vendu, m’avoient enlevé tout ce que j’avois. « Mais dites-moi, reprit-il, ne pourriez-vous pas tirer de l’arc ? » Je lui repartis que c’étoit un des exercices de ma jeunesse, et que je ne l’avois pas oublié depuis. Alors il me donna un arc et des flèches ; et m’ayant fait monter derrière lui sur un éléphant, il me mena dans une forêt éloignée de la ville de quelques heures de chemin, et dont l’étendue étoit très-vaste. Nous y entrâmes fort avant ; et lorsqu’il jugea à propos de s’arrêter, il me fit descendre. Ensuite me montrant un grand arbre : « Montez sur cet arbre, me dit-il, et tirez sur les éléphans que vous verrez passer ; car il y en a une quantité prodigieuse dans cette forêt. S’il en tombe quelqu’un, venez m’en donner avis. » Après m’avoir dit cela, il me laissa des vivres, reprit le chemin de la ville, et je demeurai sur l’arbre à l’affût pendant toute la nuit.

» Je n’en aperçus aucun pendant