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CONTES ARABES.

« Le roi de Serendib eut un grand plaisir de voir que le calife répondoit à l’amitié qu’il lui avoit témoignée. Peu de temps après cette audience, je sollicitai celle de mon congé, que je n’eus pas peu de peine à obtenir. Je l’obtins enfin ; et le roi, en me congédiant, me fit un présent très-considérable. Je me rembarquai aussitôt, dans le dessein de m’en retourner à Bagdad ; mais je n’eus pas le bonheur d’y arriver comme je l’espérois, et Dieu en disposa autrement.

» Trois ou quatre jours après notre départ, nous fûmes attaqués par des corsaires, qui eurent d’autant moins de peine à s’emparer de notre vaisseau, qu’on n’y étoit nullement en état de se défendre. Quelques personnes de l’équipage voulurent faire résistance, mais il leur en coûta la vie ; pour moi et tous ceux qui eurent la prudence de ne pas s’opposer au dessein des corsaires, nous fûmes faits esclaves…

Le jour qui paroissoit, imposa si-