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LES MILLE ET UNE NUITS,

rendib, vous acquitter de la commission que je vous donne. Après cela, il vous sera libre de vous en revenir. Mais il y faut aller ; car vous voyez bien qu’il ne seroit pas de la bienséance et de ma dignité d’être redevable au roi de cette isle. » Comme je vis que le calife exigeoit cela de moi absolument, je lui témoignai que j’étois prêt à lui obéir. Il en eut beaucoup de joie, et me fît donner mille sequins pour les frais de mon voyage.

» Je me préparai en peu de jours à mon départ ; et sitôt qu’on m’eut livré les présens du calife avec une lettre de sa propre main, je partis et je pris la route de Balsora, où je m’embarquai. Ma navigation fut très-heureuse : j’arrivai à l’isle de Serendib. Là, j’exposai aux ministres la commission dont j’étois chargé, et les priai de me faire donner audience incessamment. Ils n’y manquèrent pas. On me conduisit au palais avec honneur. J’y saluai le roi en me prosternant selon la coutume.